Présentation

"Après avoir exploré plusieurs univers, testé plusieurs techniques, c'est toujours le dessin qui a ma préférence. Il est pour moi, synonyme de patience, de détermination et d'expérimentation où hasard et intuition nourrissent l'inspiration.
Je suis en quête du trait, simple, qui laisse de nombreuses émotions affleurer. Ainsi dessiner c'est toujours s'exposer, et, pour déjouer une lecture trop facile, je mets en place, pièges et stratagèmes.
J'ajoute une pincée d'humour noir, parfois.

Depuis 6 ans je privilégie le noir et blanc;
Le crayon graphite pour ses passages subtils et veloutés de l'ombre à la lumière, en jouant avec le grain du papier.
L'encre de chine, pour son noir profond et ses nuances de gris, la finesse du Rotring qui me permet une précision des traits et de détails sur une petite surface.
Les Posca que je peux utiliser notamment sur du plexi, le monotype, la linogravure.

La plupart de ces dessins, ont été crées sur un petit carnet, durant mes voyages quotidiens en train. Durant plusieurs mois, j'ai gratté le papier, tranquille, absorbée dans ce temps très singulier qu'est le voyage en train. Immobile dans ce déplacement, bien que ballottée, souvent, spectatrice du paysage qui défile, les idées se sont imposées et pris forme elles-mêmes.

Je n'ai pas ou peu d'idées préconçues, je trace un trait, puis un autre, j'expérimente le hasard. Malgré les cahots et les soubresauts, les traits surgissent facilement, cassant un peu la précision que j'affectionne. "L'accident" étant le bienvenu pour plus de spontanéité. Les hachures, le remplissage, la texture, le contraste du noir et blanc mettent en valeur les compositions juxtaposées.
Un personnage se forme, nu, en smoking, mi-homme mi-animal ou tel un arbre totem...Un autre découle de son profil, la courbe de l'un est la courbe de l'autre. Ils évoluent dans un univers proche de Bosch, Brueghel l'ancien ou d'Escher. Ils viennent des 5 continents, des contes, de la mythologie, de la nature, du folklore... Imbriqués, entremêlés d'animaux symboliques, tels des oiseaux, vaches, serpents, dragons, loups, félins, ou chimères, les détails sont très denses. Ces personnages combinés se découvrent peu à peu, en tournant le dessin. Une observation attentive permet de les percevoir. Celui-ci se dissimule dans la manche ou la poitrine d'un autre, celui-là abrite sous son bras, un oiseau. Un visage en cache un autre. Chaque personnage s'enchâsse, s'ajuste à un autre, pour ne former plus qu'un groupe où chacun s'observe. Leurs regards sont malicieux, inquiets, ou apaisés, guettant une réaction?..."


Anne Langérôme est née en région parisienne, à Sarcelles en 1967, au sein d'une famille d'artistes. L'influence de son grand-père, bricoleur de génie, son père, décorateur de formation, et sa mère, collagiste, ainsi que la lecture assidue de bandes dessinées et comics éveilla chez Anne, un goût prononcé pour les arts graphiques.

Adolescente, dans les années 80, elle lit énormément de science-fiction et de textes fantastiques. Son professeur de dessin, lui enseigne la technique des hachures au crayon, c'est une révélation. Ses cahiers se couvrent de dessins de style BD.

Remarquée par ses dessins personnels, mélange de collages et de crayon, le groupe "Épigone" l'invite à exposer pour la première fois, à Meaux, elle a 16 ans.
Ses moyens d'expression favoris sont le crayon graphite, le stylo bille, et les pastels gras.
Picasso, Dalí, Escher, Brueghel l'ancien, sont les peintres qui l'inspirent.

Rêveuse et fantaisiste, ses résultats hors dessin, ne lui permettent pas d'intégrer les écoles d'arts appliquées.
Elle obtient le Baccalauréat Lettres et Arts en 1987.

En 1996, elle découvre les Rotring et entreprend de copier des entrelacs celtiques, des patterns.
Elle s'intéresse à l'Art Déco, l'Art nouveau, aux symbolistes, aux préraphaélites. Elle admire Aubrey Beardsley, Burne-Jones, Böcklin, Victor Horta, Caspar David Friedrich, Giotto, les peintres flamands.

Elle commence à dessiner au Rotring les rues et maisons de Meaux. Elle planche sur la perspective, se documente, et traite ses dessins comme des gravures.
Dans le même temps, elle dessine aux crayons aquarelle, une série d'insectes et de petits animaux.
Elle passe, tour à tour, du noir et blanc à la couleur, avec le même objectif, la précision et le souci du détail.
En 1998, elle participe au 6e Festival International d'Eygurande en Corrèze puis en 2000 à la 3e Biennale
d'Art Animalier de St Pierre-lès-Nemours, en Seine et Marne.

Ces mêmes années, Anne suit plusieurs formations en Infographie et acquiert son premier ordinateur. Le dessin est provisoirement relégué au second plan, toute à la découverte et à la pratique de ce nouvel outil. Elle réalise quelques dessins numériques mais toujours d'après croquis. Chaque année ou presque de 1997 à 2008, elle expose à St Jean les deux Jumeaux.

En 2008, elle s'inscrit, de nouveau à des cours de dessin. Elle y dessine essentiellement, en noir et blanc. Durant ces 6 années, elle s'exerce au Sumi-e, réalise de nombreux monotypes, s'initie à la linogravure afin de perfectionner sa pratique du dessin. Pendant un an au crayon graphite, elle travaille sur "Le combat de Carnaval et de Carême" de Brueghel l'ancien.

En 2012, dans le train, elle trace, au rotring, sur un petit carnet, les personnages, qui peuplent son imaginaire. Son professeur de dessin, l'encourage à participer au Festival Éclats d'Arts de Meaux, en 2013. C'est en solo qu'elle exposera dans la salle du Palais Épiscopal.
Fin 2013, elle expose à la Bellevilloise, lors du grand Salon d'Art Abordable, où elle présente de nouvelles réalisations au Posca, directement dessinés sur du plexi dépoli.

Aujourd'hui, elle mène de front, son métier d'infographiste et sa pratique du dessin.

Anne Langérôme vit à Meaux en Seine-et-Marne.